En Avent…

Chaque Franc-Maçon sait que dans l’enceinte d’un Temple,  « tout est symbole ».

Or, le temple maçonnique est un concentré du cosmos ; par conséquent, dans le cosmos, tout est symbole.

L’Initiation que nous avons vécue n’a pas changé le monde, mais la perception que nous en avons, le regard que nous portons sur toute chose. Petit à petit, nous nous apercevons que tout, partout, est symbole ; que notre environnement, l’univers même tout entier est symbole, que tout s’offre à notre lecture, que, dans sa bonté, je dirais même sa compassion, la Nature, le Principe créateur, le G:. A:. de l’U:. a déposé le même message d’amour de différentes façons partout, tout partout, de manière à ce que chacun d’entre nous trouvions au moins une expression de ce message qui soit accessible à notre sensibilité.

Nous touchons à la fin de la période dite de l’Avent, période de préparation nécessaire pour vivre les fêtes de fin d’année : celle, ésotérique, du Solstice d’Hiver et celle, exotérique, de Noël.

Esotérique, exotérique…

Est ésotérique ce qui est caché (dans le sens d’intérieur), moins visible, accessible à un plus petit nombre, à ceux qui cherchent uniquement.

Ce qui est exotérique, est, au contraire montré et donné à tous

Ainsi en est-il, respectivement, du Solstice d’Hiver et de Noël, tous deux porteurs d’un message semblable : celui du retour de la Lumière.

Rappelons que si la fête en général est source et occasion de joie, son objectif premier est de faire accéder l’Homme au domaine du « transcendant ». Elle constitue un temps de « sacralisation » lors duquel l’être humain se prépare en s’immergeant dans le supra-humain, en s’imprégnant de force surnaturelle invisible.

Dès le premier décembre, les petits (j’en connais même de plus grands) vont, chaque jour, ouvrir une porte du calendrier de l’Avent, le cœur battant, pour découvrir ce qui s’y cache.

Quant aux 4 dimanches précédant Noël, ils rythmeront l’illumination progressive de la couronne de l’Avent.

J’ai pu observer, tout comme vous, que les dites couronnes subissaient elles aussi l’imagination et la fantaisie des créateurs, parfois au détriment de leur signification profonde.

La couronne « traditionnelle », celle de notre enfance, est circulaire, composée de sapin ; elle supporte 4 bougies disposées en carré.

Nous y retrouvons un cercle et un carré disposés autour d’un centre commun : nous voilà donc bien devant un mandala.

Le cercle évoque le ciel, le carré suggère la terre.

Mais ici, le cercle est de sapin, lié à la matière, alors que le carré est de lumière, donc lié au domaine spirituel. Double croisement semblant vouloir insister sur l’inaliénable unité de toute chose.

Le cercle surmonté d’un carré fait immédiatement surgir la vision du compas recouvert par l’équerre ; mais alors, qu’est devenu le Volume de la Loi Sacrée ? Le Volume de la Loi Sacrée (quelle qu’elle soit) est la manifestation de la Tradition à travers les âges.

Oserais-je suggérer que pour la couronne de l’Avent, ce support pourrait être évoqué par l’enseignement de la Nature, de ses rythmes, par la période même de ce mois de décembre où tout est attente, où le temps semble avoir gagné en consistance, où tout nous pousse à la réflexion, à la recherche, où nous sommes lourds (au sens de gestants) du Verbe qui va naître, renaître ? Ce Volume de la Loi Sacrée pourrait-il alors se retrouver dans notre conscience, dans notre perception respectueuse de la Tradition, dans notre Etre intérieur en éveil ?…

Voilà une piste possible, mais n’oublions pas que la lucidité est, étymologiquement, de la même origine que le mot lumière ; restons donc modeste et reconnaissons qu’il nous reste encore beaucoup de travail…

Cercle de sapin, ce conifère toujours vert qui ne perd pas ses aiguilles, symbolisant ainsi la pérennité et l’espoir de la vie qui persiste au travers de la pénombre, du froid, de la mort apparente…

Carré de lumière, dont on peut s’approcher, mais que l’on ne peut toucher ; puissance de la lumière qui repousse les ténèbres, qui nous guide, mais fragilité aussi car un souffle peut l’éteindre…

« Le Verbe s’est fait chair » disent les Ecritures. C’est ce que je lis dans la couronne de l’Avent : dans le cercle-spiritualité tressé de matière, dans le carré-matière rayonnant de lumière, je retrouve la spiritualisation de la matière, l’incarnation de l’esprit.

Ce qui est en haut est comme ce qui est en bas et ce qui est en bas est comme ce qui est en haut, pour la réalisation d’une seule chose…
ou
… pour la réalisation de la chose Une…

La S:. Marlyse,
Avent 2002